On décide de quitter la ville et de s’enfoncer un peu dans la campagne laotienne, pour aller découvrir deux villages installés entre les montagnes et la rivière Nam Ou. Deux petites perles. Le premier village de Nong Khiaw se dévoile à nous après trois heures de route depuis Luang Prabang, dans un mini van blindé ! Le décor est superbe. Le deuxième village, Muang Ngoi Neua, n’est accessible qu’en bateau, à une heure et demi du premier, et là t’es vraiment perdu au milieu du Laos : une rue principale, quelques guesthouses et restaurants, et des chemins de terre pour aller te perdre encore un peu plus loin.
Un Noël au bout du monde
Un 24 décembre à Nong Khiaw, 17h02. Installée confortablement dans mon hamac, je profite de la chaleur supportable de la fin de journée. Du petit balcon de notre bungalow qui surplombe la rivière, j’observe la vie autour. Des enfants jouent sur le bord de l’eau. Ils grimpent dans une petite embarcation et se balancent de gauche à droite. Leurs rires font écho entres les montagnes. Un peu plus loin, un laotien ramasse les haricots de son jardin. La température baisse petit à petit à mesure que le soleil se cache. Bientôt le ciel va s’enflammer puis scintiller. Noël sera bien différent de chez nous. On va essayer de le fêter, même si ici rien ne nous rappelle l’hiver et la magie des fêtes de fin d’année. Ma famille me manque plus que les autres jours. J’aimerais être avec eux au coin du feu, manger du foie gras et de la bûche à la lumière des guirlandes multicolores qui scintillent dans le sapin. Le voyage c’est aussi ça parfois, des jours « sans ». Des jours où tout ce que tu avais avant de partir te manque. Alors pour se sentir un peu plus chez nous si loin de chez nous, on a trouvé un endroit sympa, au coin du feu, où on a pu boire un chocolat chaud, sous une couverture et devant un bon film. Et ça allait mieux.
Le lendemain, on grimpera, par un sentier assez pentu, l’une des montagnes alentour et on restera hypnotisés par une vue à couper le souffle sur la vallée. Trois laotiens nous accueilleront là-haut, sous une petite cabane en bois qu’ils auront construit de leur propres mains quelques jours auparavant, en montant le bois jusque là, à la seule force de leurs bras. On passera une dizaine de minutes ensemble à contempler ce que la nature nous offre en spectacle. C’est ça le voyage, des moments « sans » parfois, et puis tous les autres qui te rappellent pourquoi tu es là, si loin de chez toi.
Se perdre aux alentours de Muang Ngoi
Pour arriver à Muang Ngoi, on embarque sur un tout petit bateau, on est plus qu’il ne faudrait à bord et les sièges en bois risquent de ne plus être très confortables au bout d’une heure de croisière. Mais c’est tellement agréable de voguer sur la Nam Ou qu’on oublie vite le confort sommaire.
Arrivés au village, on tombe malheureusement malades et on reste cloués dans notre bungalow pendant deux jours, la faute à un aliment qui ne devait pas plaire à notre bide. Y’a pire comme cadre pour être malade et en même temps, perdus au milieu des montagnes, à une heure et demi en bateau du premier village, tu fais pas le malin et t’espères juste que ça va aller mieux très vite.
Le troisième jour on retrouve la patate et on décide d’aller explorer les alentours, pour rejoindre à pieds deux autres petits villages. Après une heure de marche, on arrive au premier village, charmant et authentique. Ici les maisons sont en bambou, les écoliers jouent au foot entre les montagnes et les cochons, poules et buffles sont libres de se balader où bon leur semble. On se pose dans l’herbe et on regarde les gamins jouer au katow, sorte de volley ball qui se joue aux pieds avec une balle tressée en bambou. D’autres enfants dévalent une pente avec des vieux pneus. On est bien, là, on profite de l’instant.
Et puis on repart pour trente minutes de marche afin de rejoindre le deuxième village. On traverse une rizière et on croise des buffles. J’aime particulièrement la tête de ces animaux. On traverse un cours d’eau à pieds. On est seuls, on profite de la beauté des lieux. C’est calme. La vie ici suit sont court paisiblement. J’espère qu’ils garderont ça le plus longtemps possible.
Demain on partira pour Vang Vieng et un changement d’atmosphère radical !