Dernière étape en Thaïlande, j’avoue que cette région, rien que par son nom, me faisait rêver (les souvenirs des cours de BTS Tourisme y sont sûrement pour quelque chose). Le Triangle d’Or évoquait pour moi frontière dangereuse, production massive d’opium et trafic de drogues. Un temps révolu en Thaïlande, du moins officiellement.
Comme drogués à la liberté, nous avons à nouveau loué un scooter pour pouvoir aller nous balader où nous voulions autour de Chiang Rai, car la ville en elle-même n’est pas extraordinaire. En deux jours, on a visité des temples quelque peu différents, on a fait une jolie rencontre au pied d’une immense cascade, et on a découvert le fameux Triangle d’or, enfin !
On a d’abord dû s’initier à l’autoroute thaï. Ça change des petites routes près de Pai et au début ça fait plutôt flipper, surtout qu’on n’est pas des habitués du deux roues à la base. D’abord, ils roulent plutôt n’importe comment, mais on s’y était habitués. Le plus embêtant, c’est pour sortir de l’autoroute, car ici tu n’as pas de voie de sortie pour te permettre de tourner tranquillement à gauche ou à droite. Et non, si tu veux tourner à droite, sachant qu’on roule à gauche, et bien tu respires un grand coup et tu traverses les 6 voies de l’autoroute ! Rien de plus simple.
Bastien : « je ne tourne pas à droite, c’est n’importe quoi ! »
Magalie : » benh si, il faut bien tourner, on a pas le choix »
Bastien : « non, je m’en fou, je ne tourne pas »
Magalie : « ah d’accord… »
Heureusement, on aura fini par tourner !
On a fait une première étape au temple blanc ou Wat Rong Khun, créé par l’artiste thaïlandais Chalermchai Kositpipat en l’honneur du roi. On l’a trouvé impressionnant, éblouissant dans les deux sens du terme, mais blindé de touristes chinois. Mauvaise idée d’arriver à 11h en même temps que tous les bus. Un peu plus loin, un autre artiste du coin, Thawan Duchanee, a réalisé l’ensemble artistique de la maison noire (Bam Daan), soit une dizaine de maisons sombres. D’un style complètement différent, il vaut le détour pour l’atmosphère particulièrement sombre qu’il dégage. Les deux temples auraient pu servir de décor de film, ils l’ont peut être déjà été d’ailleurs, car ils te plongent dans une atmosphère fantastique irréelle !
On s’est ensuite fait une courte rando dans le parc national de Khun Korn. On a traversé une forêt de bambou et des petits ponts en bois au dessus de la rivière, à l’ombre d’immenses arbres tropicaux et en compagnie de papillons multicolores, afin d’atteindre une cascade de 70 mètres de haut plutôt impressionnante. Bastien s’y ai baigné, avec Wilson, un américain qu’on a rencontré là bas. Ça avait l’air frais mais plus que vivifiant ! J’avais malheureusement oublié mon maillot de bain…
Et puis on s’est rendu au Triangle d’Or. Connu comme la plus importante zone de production de pavot au monde, c’est aujourd’hui beaucoup moins vrai puisque de nombreuses plantations ont été détruites et la production d’opium interdite en Thaïlande. Mais en réalité, il est apparemment toujours facile de s’en procurer dans cette zone.
70km sur autoroute en scooter pour s’y rendre, c’est vraiment long et ennuyant. Nous on préfère les petites routes toutes pourries, mais tellement plus intéressantes ! Mais arrivés a destination, on s’est sentis au bout du monde devant cette frontière naturelle que forme le Mekong entre la Thaïlande, le Myanmar et le Laos. Trois pays en un seul lieu, même quatre si l’on compte les montagnes Chinoises que l’on perçoit au loin ! On est bien restés plantés là une demi heure tellement on a trouvé ça cool.
On a aussi profité de la ville de Chiang Rai pour prendre un café avec des chats, s’étonner devant un spectacle de ladyboys, flâner dans les ruelles du marché de nuit et y goûter notre première fondue, et s’offrir notre premier massage thaï. Le massage thaï ce n’est pas si agréable que ça, surtout quand la masseuse décide de te faire craquer les orteils et le dos. Ça reste quand même un moment qui permet de se relâcher et se détendre.
Mais voila, Chiang Mai était notre dernière étape au pays du sourire. On était un peu tristes de déjà devoir dire au revoir à la Thaïlande (qu’on retrouvera dans quelques mois) et en même temps vraiment hyper excités de passer la frontière vers le Laos. Comme si passer une frontière, c’était faire un voyage dans le voyage. Comme si on allait découvrir quelque chose de totalement différent. Et puis, ajouter un nouveau tampon dans son passeport, c’est un peu Noël en avance pour un voyageur !