Chiang Mai, la deuxième ville du pays, n’a rien à voir avec Bangkok. Située au pieds des montagnes, c’est une ville très agréable. Au cœur de son centre historique, l’atmosphère est paisible, les petites boutiques, bars et restaurants sont vraiment cools, la ville est plus propre, on y croise beaucoup de backpackers et les rencontres sont plus faciles. Mais c’est aussi moins dépaysant et le contact avec les locaux est plus difficile.
On s’est posés là cinq jours. On a pas couru les temples, pourtant nombreux dans l’enceinte de la vieille ville. On en a vu beaucoup depuis notre arrivée en Thaïlande, et on avait envie d’autre chose. On s’est laissés un peu vivre pendant ces quelques jours il faut l’avouer. Les rencontres poussent à ralentir le rythme et ça fait du bien. On a pris le temps de faire la grasse mat’, de se balader dans les rues sans but précis, de jouer au Jenga autour d’un bon mojito, de flâner dans l’énorme Night Bazaar à la nuit tombée, de tester plusieurs restaurants et plusieurs bars (et manger des bons burgers pour changer un peu de la nourriture asiatique).
On s’est également un peu baladés aux alentours de la ville, car depuis Chiang Mai, il y a un tas de choses à voir et à faire. On est notamment montés au temple Watprathat sur la montagne du Doi Suthep, et on est arrivés là haut avec l’envie de vomir. Imagine un peu, une route de montagne, des virages à n’en plus finir, et toi assis à l’arrière d’un taxi collectif ou « songthaew », pas dans le sens de la marche bien sûr, avec très peu de visibilité sur la route, et en plus avec un conducteur qui est pressé d’arriver en haut. Et bien tout ça, ça te remue l’estomac bien comme il faut. Heureusement qu’on avait pas pris un big English breakfast avant de partir. Mais la vue sur la ville et le temple lui-même en valaient la peine.
Et puis on a vécu de très jolis moments, ici à Chiang Mai, ceux qui nous rappellent pourquoi on voyage. Je te raconte ça juste après.
Rencontre avec un moine bouddhiste
Bon on avait plus trop envie de visiter des temples mais on est quand même allés voir l’un des principaux de la vieille ville, le Wat Chedi Luang, dont la ruine datant 14eme siècle est assez impressionnante. Le moment qui nous aura vraiment marqués c’est de pouvoir discuter avec un moine bouddhiste à la fin de notre visite. Il y a un endroit prévu pour ça, et n’importe qui peut aller poser les questions qu’il souhaite aux moines, c’est le monkchat program et c’est une merveilleuse idée !
Le moine à qui nous avons parlé, originaire d’Angleterre et tatoué, n’avait pas vraiment le physique classique des moines que l’on avait croisés jusqu’à présent. Il était moine depuis peu, quelques jours seulement (si si c’est possible, tu peux devenir moine quand tu le souhaites et pour la durée que tu veux et ensuite exercer un autre métier). Il a répondu à quelques unes de mes questions, car j’en avais plein. Parce que ici, en Thaïlande, le bouddhisme est partout, tout le temps. Mais on ne sait rien ou presque de cette religion ou de cette philosophie.
On l’a écouté nous parler de ses bienfaits sur la vie de tous les jours, de l’importance de consacrer du temps à la méditation, du positif et de l’instant présent. J’ai eu cette impression, en l’écoutant parler, que le boudhisme avait radicalement changé sa vie. Il semblait heureux et apaisé. Il nous a expliqué qu’il concevait le bouddhisme plutôt comme une philosophie qui aide, en suivant plusieurs principes, à vivre plus heureux, à se détacher de la souffrance.
C’est un sujet vaste et complexe, mais en tout cas certaines de ces paroles m’auront vraiment marquée.
« Essaye d’être une meilleure personne qu’hier, et demain, une meilleure personne qu’aujourd’hui. »
« Tu dois trouver le juste équilibre de tes émotions. Dans la joie et la tristesse, il faut comprendre tes émotions pour qu’elles ne prennent pas le dessus sur tout le reste. »
« Méditer juste cinq minutes pas jour changera ta vie, il suffit juste de te poser dans un endroit calme et te focaliser sur ta respiration, pour faire le vide dans ton esprit »
A méditer donc ;)…
Pour aller plus loin, il m’a conseillée de lire le poème de Max Erhmann, « Desiderata ». Je t’invite aussi à le lire, ça te parlera peut-être (ou pas).
Un sanctuaire pour les éléphants
Inoubliable ce jour où nous avons passé une après midi avec des éléphants dans la jungle thaïlandaise.
L’éléphant est indissociable de la Thaïlande. On voulait donc prendre un peu de temps pour partir à la rencontre de ce fameux pachyderme, mais on voulait le faire de façon responsable. Il était hors de question pour nous de réserver une balade à dos d’éléphant dans l’une des nombreuses agence touristiques de la ville. Le dos de ces éléphants n’est pas fait pour supporter à long terme le poids d’un ou plusieurs hommes car leur colonne est trop fragile, et si en plus ils le font tous les jours comme on peut le voir dans certains sites touristiques, je te laisse imaginer l’état de leur dos…
Il y a plusieurs sanctuaires comme celui que nous avons choisi autour de Chiang Mai ; ce n’est pas forcément évident de choisir, de savoir lequel prend vraiment soin de ces animaux, lequel ne fait pas ça juste pour l’argent. L’éléphant jungle sanctuary est en tout cas un endroit où l’on a senti les éléphants heureux.
Notre guide, Loulou pour les intimes, un gars très sympa, drôle, et touchant, nous a expliqué pourquoi et comment, au jungle sanctuary, ils sauvent plusieurs éléphants chaque année des cirques et des entreprises touristiques. C’est une tâche assez difficile car c’est le gagne-pain de beaucoup de locaux. Le meilleur moyen d’aider à améliorer le sort des éléphants est donc de passer le message aux touristes.
On a passé une superbe après midi en compagnie de ces adorables pachydermes, à mon plus grand bonheur, pour les nourrir, les laver et jouer avec eux dans l’eau ! On était une vingtaine avec six ou sept d’entre eux, des jeunes et des moins jeunes.. Un éléphant peut vivre aussi longtemps qu’un homme, le plus vieux qu’on a rencontré avait 72 ans !
Si toi aussi tu vas faire un tour en Asie, s’il te plait, ne monte pas sur le dos de cet animal adorable, va plutôt faire un tour dans un de ces centres. En plus d’aider à sauver leur espèce menacée d’extinction, tu passeras un fabuleux moment et tu pourras échanger avec les thaï et créer de l’emploi local durable.
Sur le chemin du retour, on s’éloigne peu a peu de la jungle pour retrouver la ville et son agitation. Pendant les 90 minutes de trajet, la route défile derrière nous, le soleil disparaît derrière les montagnes, la nuit s’installe. Je repense à cette jolie journée, je dors un peu, ce soir on fait la fête !